L'article suivant est une généralité, il faudra adapter les valeurs aux espèces maintenues.
Il vaut surtout pour les espèces à museau court ou rond, les "long noze" étant plus difficiles à déclencher, néanmoins la méthode reste plus ou moins la même.
De la même manière j'ai également reproduit des Scleromystax barbatus.
Si tant est que ce poisson est maintenu dans de bonnes conditions, obtenir une ponte ne sera pas une chose ardue.
Le premier point est d'avoir des sujets matures sexuellement, il faut compter environ 12 à 15 mois afin d'en être sur.
La première ponte arrive souvent lors d'un début d'orage, c'est la plus dure à obtenir et celle qui se fait le plus attendre, ensuite les choses vont devenir beaucoup plus simples...
Il faut alors veiller à bien alimenter les géniteurs, placés si possible dans un bac spécifique, afin d'éviter la prédation.
L'idéal est d'avoir un groupe de 8/10 individus pourvu de plus de mâles que de femelles.
Un aquarium de 60/100L peut suffire dans ce cas, une grosse filtration voire une aération supplémentaire peuvent s'avérer nécessaires, il faut réduire au plus simple la décoration, une racine, une pierre au sol pour rassurer les géniteurs et pas plus.
Afin de mettre toutes les chances de son coté l'eau doit être exempte de tout polluants, exit les nitrates et autres phosphates.
Pour déclencher la ponte, l'idéal est d'attendre un soir orageux, de nourrir les poissons avec du vivant ou du congelé à volonté. Tout cela accompagné d'un bon changement d'eau avec une eau plus douce et plus fraîche que leur milieu actuel, le but étant de simuler les effets de la pluie, à savoir une baisse de la température (une chute de 4°C est souhaitée) et de la minéralisation de l'eau. La ponte survient généralement le lendemain matin au lever du soleil lors des premières tentatives, ensuite un peu tout le temps... La (ou les) femelle est poursuivie par un ou plusieurs prétendants, plaçant une grappe d'ovocytes entre ses pelviennes qu'elle colle la plupart du temps à un support vertical, plantes ou vitres de l'aquarium. Elle n'oubliera pas de les féconder en relâchant la laitance du mâle qu'elle avait emmagasinée dans la bouche. Chaque grappe comporte jusqu’a une dizaine d'œufs.
Là plusieurs solutions s'offrent à nous, enlever les parents afin de laisser éclore les alevins dans le bac de ponte, ou les prélever.
On peut les prélever un à un à la main, à l'aide d'une lame de rasoir, je préfère pour ma part les siphonner à l'aide d'un tuyau à air.
On les place dans un bac de petit volume aéré ou filtré en veillant bien à utiliser des crépines ou des mousses très fines.
Les oeufs vont éclorent au bout de trois jours pendant lesquels on peut facilement observer le développement de l'embryon.
Les larves sortent péniblement de leur enveloppe pour commencer à se nourrir au bout de trois jours supplémentaires directement de nauplii d'artémias fraîchement écloses.
Il faut veiller tout au long de ces opérations à maintenir une hygiène impeccable, le premier oeuf moisi, enveloppe d'oeuf traînante ou surplus d'aliment doivent être siphonnés.
L'eau évacuée doit être changée avec de l'eau en provenance du bac de ponte.
Certains utilisent du bleu de méthylène pour limiter les risques de moisissures, j'y préfère un morceau de feuille de catappa (ou de chêne ou fruit d'aulne).
La croissance des premières semaines est relativement rapide. Le passage à d'autres alimentations n'est pas des plus aisé, les alevins n'acceptent pas toutes sortes de granulés, une pâtée spécialement préparée pour eux peut être une bonne alternative. Si ils se sont bien développés, à un mois et demi ils ressemblent déjà à de petits corydoras miniatures.
Le succès de la reproduction est un travail de patience, obtenir de beaux géniteurs, bien les nourrir, leurs offrir des conditions de maintenance idéale, là on a fait la première partie du travail, la plus simple. Il faut ensuite garder à l'esprit une eau de qualité maximale, une nourriture renouvelée souvent et en quantité.
Les photos de la colonne de droite montrent l'évolution d'une ponte de Corydoras sterbai, la première photo étant une femelle C.similis cherchant un emplacement pour déposer son œuf.